Et si je te disais…

Crédit : Elisabeth Chevrier

Par Elisabeth Chevrier

Rêvons un peu.

Si je te disais de fermer les yeux et de t’imaginer que tu peux aller partout dans le monde. Que tu peux voyager enfin n’importe où sur la planète…tu te vois où? Si on m’avait posé cette question-là il y a 10 ans, j’aurais probablement répondu dans un cinq étoiles au Mexique. Et il y a 5 ans; deux semaines en Grèce.

Aujourd’hui quand je ferme les yeux et que je me mets à rêver à un prochain voyage, je me vois un mois en Tanzanie ou bien en Argentine…

Parce que les raisons pour lesquelles je voyage ont changées.

Parce que j’ai changé.

Maintenant, quand je voyage, je veux «vivre» dans le pays qui m’accueille. Je veux m’imprégner de la culture, comprendre les gens qui y habitent, partager leurs habitudes. Je veux ressentir leur histoire, apprendre un peu de leur langue, partager leur quotidien. Je veux aller dans leur marché public, sentir et goûter leurs fruits et leurs légumes, découvrir leurs spécialités et m’ouvrir à leur différence. J’aime me sentir «avec» eux même si c’est, quand même, temporaire.

En fait, j’aime oublier que c’est temporaire. Faire comme si j’étais là pour la vie.

Je me nourris complètement de ces expériences, de ces moments qui me font grandir et qui me font comprendre le monde dans lequel on vit. Comprendre l’humanité, et apprécier/accepter ses défauts. Me dégager des jugements ou des idées préconçus qui m’ont été inculqués ou que j’ai acquis en écoutant trop les nouvelles..!

Me positionner comme un humain face à d’autres humains tous aussi valables et intéressants.

Parce que quand je m’approche des autres, je m’éloigne de mon nombril et j’ouvre mes yeux et mon cœur à ce qui m’entoure.

Les voyages sont tous différents. Il y en a qui nous changent, d’autres qui nous permettent de décrocher. Mais il y a ceux qui nous nourrissent. Ceux qui nous donnent une raison d’exister et de continuer à chercher à devenir la meilleure version de nous-même.

Parce que oui, on ne devrait pas voyager en ce moment.

Et que c’est facile de dire que les voyageurs n’ont aucune raison de «chialer».

Qu’il y a pire dans la vie que de ne pas pouvoir s’exiler vers un autre pays.

Mais tout comme toi, ou moi, en ce moment, on a tous une bonne raison de «chialer» en fin de compte!

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