Se sentir intru de sa génération

imposteur

J’ai 24 ans. Si je me fie à mes amis, connaissances et à mon fil d’actualité Facebook, je devrais être à l’Université ou venir de terminer mon BAC. Je devrais avoir envie de détachement, de partir à la découverte du monde, sans trop me soucier de ce que l’avenir me réserve. Je devrais poster des photos d’un peu partout dans le monde sur les réseaux sociaux, parce que j’ai l’âge idéal pour voyager.

Je vois de plus en plus de billets passés sur le web, où on dit qu’en 2017, avoir une maison et des enfants avant 25 ans, ce n’est plus ça la réalité. Oui, c’est vrai que bien des choses diffèrent du temps où nos parents nous ont eus. Le coût de la vie, les valeurs, les métiers, les études, les familles…tout est différent. Mais la vraie différence, c’est que nous pouvons maintenant choisir ce que nous souhaitons comme réalité. Je remarque que les gens fuient de plus en plus l’attachement. On a plus à se conformer aux normes à tout prix, il n’y a pas d’âge pour faire les choses. Mais si ma réalité à moi, celle que j’ai choisie, c’est de signer pour un hypothèque à 20 ans et de tomber enceinte à 23 ans, est-ce vraiment si mal que ça? Est-ce qu’on est obligé de penser que je fais ça parce que c’est ce que la société nous a toujours indiqué, pour dire que moi je suis oh combien mature pour mon âge? J’espère que non. Parce que c’est souvent l’impression que j’ai en lisant ces différents articles ou en prenant part à certaines conversations. Que les gens comme moi, on met de la pression aux gens de notre génération parce eux, ne sont pas « rendus là ». Est-ce qu’on est obligés de se « rendre là » de toute façon? Est-ce qu’on est obligé de se comparer aux gens qui ont le même âge que nous?

Cette vision de ma vie, je l’ai toujours eue et j’ai toujours travaillé pour. Avoir des enfants, j’en ai toujours ressenti le besoin. Je n’ai jamais eu d’iPhone ni de voiture neuve, je n’ai jamais voyagé avec mon amoureux, mais nous avons fait le choix de nous installer et de fonder notre famille, parce que c’est ce à quoi on tenait le plus. Je suis consciente que ma situation serait différente si je n’avais pas rencontré mon copain aussi tôt dans ma vie. Oui, nous sommes chanceux. Toutefois, la raison pour laquelle ça fonctionné dès le départ, c’est que nous avions une vision commune de notre avenir. Est-ce normal que je sois gênée de me présenter et de parler de mes valeurs de peur de me faire juger sur mes choix ou de me faire dire que je suis plate? J’admire les gens qui voyagent sans attachement, sans plan, avec leur sac à dos. J’admire les gens qui passent d’un métier à l’autre ou qui travaillent d’arrache-pied pour créer leur propre business. J’admire les gens qui vivent en appartement toute leur vie, mais qui se gâtent quotidiennement. J’aimerais être faite pour ça. Je ne vous trouve pas « chanceux », mais je vous admire tous et toutes parce qu’il n’y a pas un choix de vie plus qu’un autre qui ne nécessite pas de sacrifices. Alors people dans la vingtaine, si j’avais un seul conseil à nous donner, c’est de cesser de se comparer aux autres, parce que l’idéal, il est propre à chacun d’entre nous.

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