Déjà 1 an

Par Elisabeth Chevrier

La semaine passée nous avons fêté le premier anniversaire de mes jumeaux.
La première chose à laquelle j’ai pensé c’est au temps.
Le temps qui avait passé si vite depuis leur arrivée.
On a beau avoir fait plein de choses, j’ai l’impression qu’ils sont là seulement depuis quelques mois.
Je me revois à l’hôpital.
Je sens encore mon cœur qui se débat lorsque j’entends un de mes bébés pleurer la nuit.
Je regarde encore les premières photos que j’ai prises d’eux et je me souviens exactement de ces moments.

Pourtant.
Les nuits où je n’arrivais pas à dormir plus que deux heures en ligne me paraissaient interminables.
Les journées où je revivais la même chose en boucle me semblaient sans fin.
Les fois où j’allaitais un bébé un après l’autre n’en finissaient plus.
Et toutes les fois où je me suis plainte que je n’avais pas le temps de m’occuper de moi. Que tout mon temps je le consacrais à ces deux petits êtres qui venaient d’entrer dans ma vie.

Et aujourd’hui je réalise que j’ai perdu tellement de temps à me concentrer sur ça.
J’ai perdu tellement de temps à porter mon attention sur ce que je n’avais pas plutôt que sur ce que j’avais.
J’avais deux petits humains qui dépendaient de moi.
Qui m’aimaient et qui ne connaissaient que moi.
Qui, depuis qu’ils étaient sortis de mon ventre, tout était une première fois.
Qui me cherchaient la nuit parce qu’ils se croyaient seuls. Parce qu’ils ne comprenaient pas encore que j’étais juste à côté et que j’allais revenir.
Qui essayaient de me parler, mais que ça ne sortait pas vraiment comme ils le voulaient alors ils se fâchaient. Ils travaillaient tellement fort pour me dire qu’ils avaient faim, froid ou simplement qu’ils aimaient ce que je leur chantais.
Ces deux amours qui cherchaient à me faire rire, à m’attendrir, à interagir avec moi.
Qui découvraient mes réactions au courant de la journée en lançant de la nourriture ou en me pinçant la peau du cou.
Qui essayaient de comprendre ce qui allait se passer ensuite…et demain..
Qui avaient aucune idée du déroulement de la journée. Que papa allait peut-être partir comme hier pendant un moment, mais sans savoir où il allait aller.

Parce qu’aujourd’hui j’ai réalisé que ce n’est pas facile d’avoir un an.
Que moi j’en ai trente-trois et que je me plains encore que c’est difficile!

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