Par Elisabeth Chevrier
J’en parlerai qu’une seule fois. Je n’accorderai pas plus d’importance à ce sujet que maintenant. Parce qu’en fait, je ne comprends pas trop pourquoi on revient toujours à ça…
Non, je n’ai pas repris mon poids pré grossesse. Et puis après? En quoi c’est important?
Pourtant, c’est probablement la question qui m’a été le plus demandée après la naissance de mes bébés. Leurs poids et le mien…
Je ne sais jamais quoi répondre. Je me suis demandé plusieurs fois, en quoi ça pouvait intéresser les gens. Le poids est souvent un sujet sensible. La majorité des femmes souhaitent perdent où prendre du poids. Rarement sont celles qui avouent être en paix avec leurs corps. Et si tu l’es, tu es jugé de l’être…parce que ce n’est pas très bien vu de s’aimer on dirait. Pourtant, ton corps c’est ce qui te permet d’accomplir tout ce que tu souhaites dans la vie. C’est celui qui te transporte, celui qui te donne la possibilité de découvrir ce qui t’entoure; toucher, goûter, sentir. C’est aussi grâce à lui si tu peux monter une montagne, enlacer ton chum ou porter ton bébé. Ton corps c’est ton meilleur ami, mais on le voit rarement ainsi. On le traite mal. On lui répète qu’il n’est pas assez comme ça ou trop comme ceci. On le cache, on peut même le punir par moment.
Ce corps traverse les années, il s’adapte aux changements hormonaux, aux blessures, à la vieillesse. Ce corps que l’on maltraite fait tout pour nous et nous on se contente de toujours le comparer. On le compare à d’autres corps qui sont totalement différents. On lui demande de ressembler à d’autres corps sans jamais apprécier ce qu’il nous donne lui; sans jamais reconnaître qu’il est parfait dans ses imperfections à lui. Plus petit, plus gros, trop rond…on regarde seulement ce qui ne nous convient pas, mais on oublie ce qu’il est. On oublie ce qu’il nous permet d’être; une amoureuse, une maman, une meilleure amie…qu’il fait probablement de son mieux pour nous aider à être ce que l’on souhaite. Il est vivant, il est en mouvement, il se transforme au fil du temps.
Mon corps a changé. Il a porté deux bébés. Il a été endommagé et maintenant, il se rétablit. Il en ressort plus fort et plus résilient. Il est différent, mais pas moins beau, pas mieux non plus, juste différent. Je ne peux pas lui demander d’être celui d’avant puisqu’il n’est plus à la même place. Il est unique tout comme le tien. Qu’il ait cinq ou six livres en plus, ce n’est pas ce qui le définit. Mon corps, c’est un héros.