Par Katrine Delorme
Je pense à toi là haut sur ton nuage. Tu dois être bien. Tu dois être contente d’être déjà partie.
Moi aussi, je pense que je suis contente. Te savoir brillante dans le ciel me fait moins mal que l’idée de ce virus qui pourrait t’emporter dans son ouragan.
« Je m’excuse de ne pas être assez venue te visiter » est la première chose qui me vient en tête. La preuve que ce ne sont pas les voyages qu’on ne fait pas qu’on regrette le plus, mais les attentions qu’on a pas su donner. Pour plein de raisons bonnes et d’autres pas trop bonnes. Mais je sais que tu comprends. Je l’espère.
La jeunesse ça traîne pas avec la vieillesse. Il est là tout le problème. Un bâton de vieillesse, ça devrait pourtant passer du temps avec son vieux ou sa vieille, non? En prendre soin et écouter ses histoires réconfortantes déjà entendues maintes et maintes fois. Je pense qu’on le sait bien au fond de nous qu’on en fait pas assez, mais on finit par se convaincre que c’est correct.
Est-ce qu’on va changer après ça? Ça non plus, je ne le sais pas. J’ai l’impression de ne pas savoir grand chose, un peu comme tout le monde j’imagine. J’aimerais ça te dire qu’on va révolutionner le monde, qu’on va l’honorer la vieillesse, mais la vérité c’est que j’en ai aucune idée. Je sais, c’est plate que je te dise ça et c’est aussi tellement cliché que je t’écrive là. C’est tellement, tellement cliché. Je m’excuse pour ça aussi. Mais comment pourrais-je faire autrement? Avec tout ce qui se passe, avec la sagesse qui meurt à petit feu sous nos yeux.
J’aimerais ça pouvoir flatter tes beaux cheveux blanc une dernière fois encore, mais je suis consciente d’avoir été chanceuse de l’avoir eu « cette dernière fois là ». Je sais que même si on ne se voyait plus souvent, tu comprenais tout l’amour que j’avais pour toi. Une de mes plus grande tristesse sera toujours que tu sois partie avant de connaître ta petite fille. Que ton nom l’accompagne est une mince consolation, mais c’est déjà ça, hen?