Retour sur notre voyage en Afrique

Par Katrine Delorme

Dernièrement, nous avons traversé l’océan afin d’aller rencontrer les origines tunisiennes de notre famille et ce fût une expérience mémorable. À notre retour, j’écrivais sous une publication Instagram un petit texte et je ne vois pas de meilleure façon de vous en parler aujourd’hui :

« Ma belle Tunisie, on se quitte bientôt. Au premier regard, tu m’as laissée perplexe. Je t’ai d’abord trouvé sale. Comme quoi le souci de l’environnement ne fait pas partie de tes valeurs. Il faudrait remédier à ça, tu sais. Puis, j’ai découvert des parties de toi qui m’ont chaviré. Tu es somptueuse. Tes plages et ta mer qui s’étendent à perte de vue, tes montagnes, tes champs tous plus vastes les uns que les autres, tes portes bleues qui décorent poétiquement les maisons un peu partout dans la ville et tes fleurs aux tons rosés m’ont complètement enivré. J’ai aussi découvert tes petites manies, comme garder tes moutons sur le bord de l’autoroute, conduire comme s’il n’y avait aucune règle de circulation, jouer avec les enfants comme s’ils étaient tous les tiens et fonder des cafés qui ne sont que pour les hommes. Tout ça est si loin de mon quotidien. Et ça m’a fait du bien. Merci de m’avoir permis de me rappeler que le monde est plus grand que ma parcelle de réalité, que mes angoisses ne valent pas le coup et que ma fille et son père sont les deux humains avec qui je me sens le mieux. Tu fais partie d’eux et après ces quelques jours ici, j’ai l’impression que tu fais aussi partie de moi. Merci ma Tunisie. »



Cette envolée vers un autre pays où je ne reconnaissais rien, ou j’étais la seule à la peau pâle, puisque nous n’habitions pas dans un quartier connu et qu’il n’y avait pratiquement pas de tou-ristes, m’a traversée. Enfin, c’est le mot qui me vient en y repensant. J’ai été traversée par cette différence, la promiscuité entre les membres de leur famille, de ma famille maintenant. Mes yeux et mon âme ont vu des paysages qui ne demandent pas de mots. La mer est selon moi une des plus belles « choses » au monde, sa tranquillité féroce mélangée à la beauté des plaines de la ferme familiale auront une place particulière en moi pour longtemps. Très longtemps.

Je n’ai jamais été de celles qui pensaient que pour se réaliser il faut voyager. Toutefois, j’ai toujours ressenti ce besoin, ici et là, de partir, de m’évader de mon quotidien. Pas parce que je ne le trouve pas doux, simplement parce que j’aime goûter à d’autres douceurs sans avoir de responsabilités, et ce, bien sûr avec mes proches. J’espère sincèrement que nous repartirons vers ce genre d’aventure avec notre fille afin de lui faire découvrir des petits bouts de pays, mais surtout pour être ensemble ailleurs.

Vous aimerez peut-être aussi...