S’il y a bien une chose que j’ai apprise à maitriser davantage depuis que je suis maman, c’est le lâcher-prise. Je suis quelqu’un qui aime être organisée, prévoir à l’avance les tâches que je dois accomplir, me faire des listes et garder ma maison propre en tout temps. Vous comprendrez qu’avec un petit bébé dont les besoins changent et évoluent de jour en jour, dont l’horaire et l’humeur ne sont jamais identiques d’une journée à l’autre, avec tout le monde qui a toujours son commentaire à dire sur notre façon de faire les choses, je me suis vite rendu compte que si j’essayais de tout contrôler, je deviendrais folle.
Il y a des jours où je suis super efficace, où j’arrive à passer au travers mes to-do list et quand c’est le cas, tant mieux. Mais il y a d’autres jours (la majorité du temps) où ce n’est pas comme ça et c’est bien correct aussi. On y va au rythme de bébé. Après tout, je suis en congé de maternité alors si je n’en profite pas maintenant, je ne le ferai jamais. J’ai aussi appris à lâcher-prise au niveau de l’évolution de mon fils. Se comparer avec les autres mamans, comparer notre enfant avec ceux de nos amies, ça fait juste créer des angoisses inutiles. Les groupes de mamans sur Facebook sont bien bons pour ça; ils sont pour moi un couteau à double tranchant. Chaque corps est différent, chaque bébé est différent et c’est ben correct comme ça.
J’ai aussi appris que le lâcher-prise n’est pas un synonyme d’abandon, bien au contraire. L’introduction des aliments n’est vraiment pas chose facile ces temps-ci. Je n’abandonne pas; j’essaie différentes choses chaque jour. Mais, je cesse de m’en faire inutilement, je cesse d’angoisser et de remettre en question mes capacités. Mon fils ne se laissera pas mourir de faim. On y met de l’effort chaque jour, sans forcer et quand il sera prêt, ça fonctionnera.
Je suis quelqu’un qui a beaucoup de difficulté à s’arrêter et à vivre pleinement le moment présent. Ça toujours été comme ça, je pense. Je suis nostalgique du passé et j’appréhende et prépare toujours ce qui s’en vient. Quand je suis en train de faire quelque chose, je suis souvent en train de penser à ce que je vais faire ensuite. Devenir maman m’a appris à apprécier davantage chaque seconde, chaque petite chose et d’en être consciente. Ça passe déjà assez vite comme ça, je suis mieux de savourer pleinement chaque instant, la tête vide. Mon bébé est mon meilleur guide. Il vit dans le moment présent, il passe d’une émotion à l’autre en fonction de ce qui l’entoure. Quand il pleure, c’est pour un besoin imminent, pas parce qu’il va avoir faim dans une heure ou parce qu’il appréhende une quelconque situation future.
Je travaille donc à ne pas penser aux tâches qui m’attendent ou à mon retour au travail, par exemple. Je mets beaucoup plus souvent de côté mon cellulaire. Et surtout, j’écris. L’écriture a toujours eu un pouvoir libérateur pour moi et je l’avais pourtant mise de côté. Je me suis rendue compte que pour arriver à mémoriser chaque chose, je les tournais sans cesse dans mon esprit. Je fais des listes, pour pouvoir me vider la tête. J’ai renoué avec mon agenda papier. Je mets sur papier mes angoisses, questionnements, découragements et je mets de l’ordre dans tout ça. C’est drôle mais les choses me paraissent toujours beaucoup moins graves une fois écrites et sorties de ma tête. Ça me permets de faire de la place pour le présent et le positif. Et pour terminer, j’essaie de prendre un petit moment pour moi chaque soir, quand mon fils est endormi. Parfois, je suis trop fatiguée et c’est mon lit qui gagne mais le plus souvent possible, j’essaie de prendre ne serait-ce qu’un petit 10 minutes pour lire un bon livre, faire quelques respirations profondes et/ou pour écrire dans mon petit cahier de gratitudes.