Par Estelle Berrouard
Il y de ça déjà quelques années, j’ai quitté le nid familial pour voler de mes propres ailes mais il n’y a pas un seul jour où je ne parle pas à ma mère. Nous avons toujours été en bon terme et elle a toujours été là dans les bons et les moins bons moments. Ma petite maman. Ma petite soie. J’ai 22 ans et Maman m’annonce un cancer du sein stade 1.
Je me rappellerai toute ma vie le « blackout » que j’ai eue en l’apprenant. Ma mère a un cancer du sein. Ce mot qui me fait serrer des dents; CANCER. Ma mère dans la quarantaine, en santé. Tant de questions, de rage et d’incompréhension. Pourquoi? Elle a subit une ablation partielle du sein. Une belle guérison. Une TROP belle guérison qui cachait le mauvais qui allait ressortir suite à d’autres tests. Second « blackout ».
J’ai 22 ans et malgré l’opération, ma mère a toujours un cancer.
Ne m’en veut pas maman d’attendre de raccrocher pour ensuite fondre en larmes après avoir prit de tes nouvelles ou de pleurer sans être capable d’arrêter en retournant chez moi. Je sais que tu n’as pas besoin de ça mais moi, si. Je n’ai aucun pouvoir sur ce qui t’arrive et c’est ce qui me fait mal, ce qui me donne envie de crier. Et tu sais pourquoi? Parce que ma mère a toujours été forte et fière et elle l’est toujours. Pour moi, ma mère est le parfait exemple de l’amour pur, de la justesse et du laisser-aller. Le coeur de ma mère a des ailes qui lui permettent d’aller où elle veut et il est immense. Si tu savais maman la fierté que j’ai lorsque je te regarde, toi, ma mère. J’ai vu mon père essayer de garder la tête hors de l’eau. Un homme incroyable. Cacher sous son allure de clown, il nagera jusqu’au bout du monde pour elle. Je le sais. Il le fait depuis toujours pour nous tous. J’ai 22 ans et j’espère le meilleur pour ma mère.
Cette épreuve en cours m’en apprend beaucoup. Les gens qui se soucient réellement de toi et ceux qui dise te comprendre. Ta mauvaise journée qui ne l’est pas totalement finalement et ton rhume qui s’endure. Suffit de prendre le temps pour réaliser tout ça. Le temps ne nous est pas donné mais emprunté. Le temps est une denrée rare qui mérite d’être savouré à chaque moment où nous pouvons respirer à pleins poumons. Je ne suis pas seule dans tout ça mais personne ne l’est. Je m’autorise à vivre cette épreuve jusqu’au plus profond de mon être car J’AI LE DROIT.
Vous avez le droit de pleurer, de crier, de rire, de hurler ou de simplement apprécier le silence car chaque personne le vivra différemment et ne venez pas me dire que vous comprenez. J’ai 22 ans et ma vision de la vie a beaucoup changée.
Ma mère surmontera tout ça et moi aussi. Que la maladie vous touche de près ou de loin, vous n’êtes pas seul. Un parent, un proche ou un ami, il y aura toujours quelqu’un pour vous écouter ou quelqu’un pour vous accompagner dans cette aventure. J’ai 22 ans et j’espère que mon article vous aura fait un peu de bien.