Par Elisabeth Chevrier
Être loin de ceux qu’on aime…
C’est difficile, c’est impossible.
Ce matin, j’ai appris que mon amie avait perdu sa maman. Sa maman qui combattait un cancer depuis déjà un bon moment est partie. Je ne connais pas sa maman, mais mon amie elle, je ne la connais et je sais que ce sera difficile pour elle. Que cette période ne sera pas facile à passer…qu’elle aura besoin d’amour.
Mon cœur se serre juste en pensant que je ne pourrais pas être à ses côtés pour vivre ces montagnes russes. Je ne pourrais pas lui prendre la main, la bercer, lui offrir mon épaule pour qu’elle y repose sa tête. Je ne serai pas là pour entendre ses cris, ses pleurs et ses souvenirs. Je suis loin. C’est un fait. Et même si on dit que la distance n’est pas un frein aux relations, c’est faux.
Lorsque tu t’éloignes des gens que tu aimes, à la longue, leur vie t’échappe peu à peu. C’est normal, tu ne fais plus partie du quotidien, tu n’es plus présente dans le moment présent.
On va s’appeler inquiète toi pas…
Oui, mais.. la vie continue et toi, tu n’es pas là.
On ne se touche plus, on ne se voit plus, on ne partage plus de moment…mais on se voit sur Facetime. Aussi merveilleuse qu’est la technologie, elle ne remplace pas une relation, un moment spécial, un vrai échange entre deux personnes. Elle ne remplace pas une soirée arrosée à jaser des problèmes qu’on vit au travail ou des dates «Tinder» qui ne se concluent pas. Elle ne remplace pas une journée aux pommes avec vos enfants ou une journée spa entre filles. La technologie permet de rester en contact, c’est ça.
Je ne peux pas être pleinement là avec toi pour traverser cet ouragan. Je pense à toi, mais je ne peux pas être là comme j’aimerais l’être. J’ai fait le choix de quitter ceux que j’aime pour vivre autre chose. Lorsqu’on fait ce genre de choix, il y a nécessairement des sacrifices. Et aujourd’hui je vis l’une des conséquences de ce choix. Mais s’il y a une chose que je retiens, c’est que ces personnes sont importantes dans ma vie. Et je crois que si je n’avais pas quitté mon pays, je n’aurai pas eu conscience de la place particulière qu’ils ont.
Dans le quotidien, on en vient à prendre pour acquis notre entourage. On oublie parfois combien ils sont significatifs. Que ce soit une collègue, un voisin ou une tante, on ne sait pas à quel point ils font une différence dans notre quotidien. Même ces gens de passage, une connaissance comme on les appelle, ont parfois plus d’importance que l’on croit.
Chérissons nos relations, prenons le temps d’être là quand on le peut, le reste, ça peut attendre.