Par Katrine Delorme
Avoir une boule dans l’estomac. Ne pas savoir quoi en faire. Avoir peur de passer à côté. À côté de tout et de rien tout à la fois. De tout parce que les voyages ne sont pas possibles chaque année, parce que, parfois, l’heure du coucher est avant celle du soleil, parce que la solitude est, elle aussi, parfois plus charmante que les fêtes estivales. De rien, parce qu’en même temps de rêver à cette vie idéale, à cette vie que nous sommes supposées vivre, à 100 km à l’heure, dans le tapis, parce qu’on en a juste une, pis YOLO avec ça, et bien on a tout ce qu’il faut. Ses grands yeux marrons à elle, ses bras à lui, le support d’amis et l’amour inconditionnel d’une famille élargie toujours présente, ce sont ça les bases de la vraie vie. Ce n’est pas accessible pour tous, pour des raisons plus grises que roses, parce qu’il y a des amours et des familles moins belles et que ce n’est pas toujours facile d’en guérir. La beauté, elle, demeure tout de même, toujours accessible à travers les petites et plus grandes choses qui nous entourent, si nous décidons de les voir et de les entretenir.
La maladie, la mort, l’abus, bref la vie, met parfois sur notre chemin des évènements pas beaux du tout, pas doux du tout, qu’il faut traverser de peine et de misère ou, encore pire, que les autres doivent traverser sans nous parce que nous y sommes plus. L’écrire fait mal, l’imaginer donne envie de pleurer, de se mettre en boule, de prendre une grande respiration et de virer tout à l’envers dans son quotidien pour enfin prendre le temps de vivre. Au cas où on mourrait demain. Parce que ça se peut. Ailleurs. Pas chez nous. Enfin, on l’espère. On l’espère fort, parce qu’on ne voudrait pas passer à côté. À côté de tout. À côté de rien.