Par Katrine Delorme
Le drame se faufile autour de moi depuis quelque temps. Il surplombe nos têtes attendant le «bon moment» pour déverser sa pluie de questionnements, d’injustice et surtout de tristesse. Il tonne fort et les nuages ne semblent pas vouloir quitter le ciel.
Je lui crie après. Souvent. Je hurle en silence pour lui dire de laisser passer la lumière. Je lui chuchote de laisser tranquille les gens que j’aime. Il ne m’écoute pas. Il n’y a rien à faire. Je le hais. Il me fait vivre tellement d’impuissance. Car, nous voudrions toujours en faire plus dans ce genre de situation. Quand nos amies, nos proches ont mal, nous souhaitons leur venir en aide, dans la limite de ce que nous sommes capables, afin que ça passe vite et que la vie reprenne son cours. Mais est-ce vraiment possible? De retourner à «comme avant». Il semblerait que non. Il ne nous laisse pas faire. Il nous transforme. Il ne laisse de la place que pour la prochaine version de nous-mêmes. Celle qui aura traversée le mal. Celle qui sera écorchée, mais plus forte. Pis la version entre les deux, elle, on en fait quoi? Elle peut facilement devenir épuisante cette version-là. Pour nous, surtout pour les autres. Les gens n’ont pas la patience de s’occuper de quelqu’un qui ne feel pas trop longtemps. Ça use, tu sais. Mais ils font ce qu’ils peuvent.
C’est ce que j’essaie de faire. Ce que je peux. Mais est-ce assez pour que tu ailles mieux? Pour que tu n’aies plus mal. Bien sûr que non. Parce que je ne peux rien y changer. La vie te confronte à un obstacle. Un autre. Un gros. Mais, je le sais au fond de moi que tu seras capable. Pas toi? Écoute moi, tu as le droit de ne pas le savoir, mais crois-moi, tu y arriveras. Tu en garderas un souvenir qui sera lourd, qui fera de moins en moins mal à ton âme. Il restera toujours là, faisant de toi, cette nouvelle version de toi-même. Qui sera belle. Forte. Ambitieuse. Merveilleuse.