Page blanche

Par Katrine Delorme

Les pages blanches se sont succédées. Mon refuge n’en était plus un. Mon crayon n’arrivait plus à valser à travers les mots. Rien ne venait, tout se mélangeait sans que je sois capable de mettre mes idées en ordre, d’écrire ce qui me faisait mal dans le ventre. J’ai vécu cette vulnérabilité avec peu de bienveillance envers moi-même, avec beaucoup de culpabilité et de coup de poing au coeur. Accueillir les autres, c’est ma force, c’est facile, c’est de l’amour tout simplement. M’accueillir moi-même alors que j’avais l’impression que personne ne comprenait vraiment ce qui m’habitait, je n’y arrivais pas. Se confier en toute sincérité demande un courage si important que parfois il ne vient pas. Il a peur d’être jugé parce que c’est si facile, lorsqu’on habite à l’extérieur du coeur de l’autre, de naviguer parmi les phrases toutes faites qui sont supposées être apaisantes, mais qui ne le sont pas vraiment dans le fond. Et il arrive qu’il se montre un peu, le courage, qu’il espère être entendu comme il se doit afin de pouvoir repartir et revenir autant qu’il le voudra. Il ne demande qu’à faire confiance, qu’à trouver de l’espoir à travers ce nuage de désespoir qui l’a envahit sans lui demander son avis, sans cogner avant d’entrer.

Je ne sais pas pourquoi je vous parle de ça ce matin. Peut-être que je ne suis pas seule à avoir traverser ces nuages tout en sachant que même dans le ciel ils varient du blanc au gris plus foncé, Tout comme le tonnerre laisse place à la pluie qui, elle, touche le soleil juste parce qu’elle aime les couleur de l’arc-en-ciel.

Je ne sais pas non plus si les pages se feront plus colorées au cours des prochaines semaines, si cela vous intéresse encore, si ma plume aura envie d’en partager encore plus. Mais l’espoir est revenu. C’est déjà ça, non?

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