Vous et moi

Crédit : Elisabeth Chevrier

Par Elisabeth Chevrier

Quand vous dormez, vous me manquez.

Quand je pars à un rendez-vous, je pense à vous.

Ou bien quand je me réveille, j’ai hâte que vous vous réveilliez vous aussi…

Je m’étais jurée de ne pas devenir une mère intense. Enceinte, je m’étais répétée que j’allais rester la femme que j’étais avec ses rêves, ses occupations et que mon couple n’allait pas changer du tout. En fait, je m’étais imaginée que votre arrivée n’allait pas changer tant de choses que ça. Je ne voulais pas être celle qui parle toujours de bébé. Qui allait aux cardiopoussettes ou qui allait à des réunions de maman au parc. Pas que je jugeais celles qui le faisaient, mais plutôt parce que je ne voulais pas que mon monde tourne autour de mes bébés.

Je voyais certaines mamans devenir complètement gaga et «se perdent» dans la maternité. Enceinte j’ai alors pris une entente avec moi-même; rester celle que je suis et surtout ne pas publier vingt photos par jour de mes jumeaux.

Après six mois avec vous, je peux dire que je suis une maman intense. Mais pas une maman intense comme je le caricaturais avant d’accoucher. J’ai réalisé que devenir maman, ce n’était pas la perte de soi, mais plutôt un plus à ce qu’on était déjà.

Devenir maman me permet d’être plus patiente, plus douce, plus généreuse. Être mère m’apprend à être plus curieuse, émerveillée et plus humaine.

Une maman intense ça n’existe pas. Une maman c’est une femme qui aime inconditionnellement et qui donne sans demander en retour. Une femme qui s’oublie par moment pour être là pleinement pour un amour qui la dépasse totalement. Pour un sentiment qu’elle n’a jamais ressenti, mais qui la fait vibrer. Qui reste elle-même, mais différemment…qui devient une femme comblée par seulement un sourire, un rire enjoué exprimé par son bébé. Une femme qui était, mais qui est encore avec juste un petit plus.

Quand je pars de la maison pour écrire un article dans un café, je pense à vous. Je me demande si vous allez bien, j’imagine vos beaux visages et je regarde vos photos que j’ai prises par millier cette semaine. Je ne me sens pas coupable, mon coeur ne se coince pas, je pense seulement à vous avec amour. Alors je publie la plus belle photo de vous parce que je suis fière. Parce que je veux partager cet amour avec d’autres parce que des fois c’est trop fort pour une seule personne.

Je retourne ensuite chez moi, après avoir écris un article sur vous et je me sens bien. Je me sens maman, femme et j’ai juste hâte de vous bercer ou de vous raconter ma journée.

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