Suggestions de podcasts

Par Katrine Delorme

J’ai récemment commencer à écouter des podcasts. Je n’étais pas certaine de tripper sur le concept, car je suis davantage de type « visuel » et j’avais peur de perdre le fil, puisque l’écoute se fait généralement en même temps qu’une autre action. En effet, de mon côté, l’écoute se fait généralement lorsque je fais du ménage et lors de mes marches extérieures quotidiennes et finalement j’adore sincèrement! J’ai donc eu envie de vous partager mes prefs du moment!

Sans Filtre Podcast

J’ai découvert le sans filtre podcast sur Instagram grâce à leur entrevue avec Marilou de Trois fois par jour, que j’ai beaucoup aimé. Elle y partage sa réflexion concernant l’exposition aux/sur les réseaux sociaux vs les enfants. Depuis, j’ai écouté plusieurs épisodes et j’aime beaucoup la sincérité avec laquelle les deux animateurs, Doum Plante et P-H Catin, partagent des moments de leur vie afin d’étayer les sujets présentés. Mon épisode préféré à ce jour est celui avec Sonia Lupien, une sommité dans son domaine d’étude, qui y décortique tout ce qui est à savoir sur le stress et son fameux mammouth. Les sujets du Sans filtre podcast sont variés passant des thèmes plus légers aux épisodes avec des spécialistes expliquant les conflits qui surgissent dans le monde. Un nouvel épisode est d’ailleurs actuellement disponible avec le Dr. Julien Tourelle qui partage son expertise concernant la guerre en Ukraine. J’ai également beaucoup aimé les discussions avec Andréanne Marquis, Phil Roy, Patrick Lagacé, Jean-Philippe Wauthier et j’en passe! Des petits vidéos sont disponibles sur leur page Instagram afin de vous donner un avant-goût! À découvrir!

Génération Sidechik

Un podcast complètement féminin dont la trame de fond a changé dernièrement. En effet, plutôt que d’y retrouver les deux fondatrices à titre d’animatrices, on y entend maintenant une d’entre elle, Kathy Marquis, accompagnée de ses sidechicks acolytes, notamment Vanessa Pilon, Amélie B. Simard (on se rappelle la magnifiquement bonne mini série Comment survivre au week-end?), Chloée Deblois, Rose Simard et plusieurs autres! Des femmes de différents horizons dans l’univers médiatique ainsi que des spécialistes invités qui discutent d’une panoplie de sujets passant de l’amitié à la « cancel culture ». Je dois admettre que je n’ai pas écouté « l’ancienne version » de génération sidechick et l’idée n’étant pas de comparer les deux moutures, j’aime beaucoup ce podcast, car il s’écoute facilement et les discussions y sont fluides. Chaque femme présente y amène son bagage et ses réflexions qui, inévitablement, nous amène nous, les auditrices, à questionner notre ligne de pensées. Je vous invite à aller découvrir la page Instagram de Génération Sidechick afin de découvrir les femmes inspirantes derrière ce podcast.

Infuse magasine

Grande fan des deux filles derrière ce podcast, devrais-je dire cette entreprise! Infuse magasine c’est plein de choses, un magasine en ligne, des ateliers bien-être, une page Instagram inspirante et ce podcast hyper pertinent. Sarah et Virginie y reçoivent des invités et des spécialistes afin d’approfondir différents sujets ou encore débuter une réflexion sur des thèmes plus précis. Les discussions sont sans culpabilité et laisse place à la nuance afin que chaque auditeur puisse y trouver sa place. Les filles sont douces et apaisantes à écouter. Bien que je ne sois pas passé au travers des dizaine d’épisodes disponibles, je pourrais dire que mes préférés à ce jour sont « Discussion sur le couple » avec la Dre Lory Zéphyr et Jessika Brazeau ainsi que « Se déconnecter des réseaux sociaux » avec Laurie Barrette et Stéphanie Mandréa. Je vous invite fortement à les découvrir si ce n’est pas déjà fait!

Avec son Sam

Un podcast qui se « contre criss » , pour reprendre les mots exacts de l’humoriste Sam Breton, du parcours professionnel des artistes invités. Sam se concentre sur la vie personnelle des gens qu’il rencontre, leurs challenges, objectifs, anecdotes de vie, etc. Il navigue avec brio dans les dérapages que peuvent amener certains sujets et sait ramener les artistes aux questions initiales afin d’élaborer sur certains sujets plus précis. Pour moi, qui aime bien en apprendre davantage sur nos vedettes québécoises, c’est le podcast idéal pour agrémenter les marches extérieures. C’est vulgaire et touchant à la fois, j’aime beaucoup! Mes prefs à date, Véronique Cloutier, Mélissa Désormeaux-Poulin, Félix-Antoine Tremblay et Michel Charette! Et vous aurez compris qu’il y en a plein d’autres que j’ai très hâte d’écouter!

En terminant, je vous invite également à découvrir deux podcasts, en lien avec la maternité, soit Parents pour la 1ère fois et Ouikid (dont j’ai fait la formation), je n’ai pas écouté assez d’épisodes afin de vous en parler librement, mais c’est sur ma to-do!

Par quel podcast allez-vous commencer?

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Ce fameux temps

Par Elisabeth Chevrier

Le temps est une unité de mesure.

Le temps est un indicateur.

Le temps passe trop vite. Point final.

Il y a des jours ou je me demande comment le trouver.

D’autres jours, il me semble interminable mais au final, je sais que je vais le chercher à la fin de la journée.

Le temps il est précieux parce qu’on ne peut pas le faire revenir quand on le veut.

Il est ce que tout le monde souhaite. Un peu plus de temps avec ceux qu’on aime.

Un peu plus de temps à faire ce qu’on aime et même ce qu’on n’aime pas tant que ça mais parce qu’il faut le faire…

Le temps s’est fait voler la vedette. On nous a convaincu que l’argent valait plus que lui,

On a essayé de nous acheter pour oublier que le temps était ce qui avait le plus d’importance.

On a passé beaucoup de temps à faire de l’argent pour aller passer du temps à acheter des choses pour combler le temps.

On a perdu du temps à attendre en ligne le 26 décembre pour obtenir ce que tout le monde veut au lieu de perdre son temps en famille devant un film de Noel et un chocolat chaud.

On cherche à combler le temps parce qu’on a peur de s’ennuyer ou de ne pas être avec soi et les autres pleinement. Parce que ça, ça veut dire être vulnérable, être transparent…être là, juste là, dans le moment.

Prendre le temps d’être là. Prendre le temps de savourer chaque minute et d’apprécier chaque seconde. Les matins avec ton petit café bien chaud l’hiver à regarder par la fenêtre les voisins promener leur chien. Ou bien les après-midis à regarder tes enfants jouer à la cachette et savourer leurs éclats de rire. Le temps, c’est la vie! Pour l’avoir utilisé 20 fois, ce matin, j’ai pris le temps de réfléchir et de réaliser l’importance du temps tout simplement. Et vous, vous avez pris un peu de votre temps pour y penser avec moi et j’espère prendre un peu plus de temps pour vous chaque jour.

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Être une femme

Par Katrine Delorme

Je ne me considère pas féministe en ce sens que je suis en apprentissage de ce que cela représente pour moi. Je remets en question mes apprentissages, mes automatismes, mes préjugés. Il y a certaines réflexions pour lesquelles je ne suis pas prête et d’autres qui commencent de plus en plus à « m’achaler ». Je suis fière de commencer à me questionner, car je sais qu’au bout du chemin j’aurai de nouveaux outils à transmettre à mes enfants. Je suis présentement en train d’écrire dans le silence de ma maison, le son de la pluie embrasse mes oreilles et je souris. Je souris parce que ça me fais un bien fou de taper sur mon clavier et d’écrire ces lignes. Pas qu’elles demandaient à ce point de sortir de mon ventre, mais parce qu’elles me démontrent que je suis encore capable d’écrire et que ça me passionne toujours autant. Surtout, en ce moment, je souris car j’allais terminé ma précédente idée avec les mots « ma fille ». « J’aurai de nouveaux outils à transmettre à ma fille ». Je me suis arrêtée et j’ai finalement choisis de terminer ma phrase par « mes enfants ». Parce que j’ai une fille et un fils. Je devrai donc apprendre à ma fille que des menstruation ce n’est pas dégueulasse, qu’elle n’a pas à cacher son tampon dans la poche arrière de son jean, qu’elle n’a pas à avoir honte de dire qu’elle est menstruée, parce que c’est la nature, c’est la vie, c’est la preuve que son corps est en santé. Parce que j’ai un fils à qui je devrai apprendre qu’il peut coucher avec sa blonde (si blonde il a) plus tard même si elle est menstruée, qu’il ne doit jamais diminuer une femme en lui disant « es-tu spm », que les hormones c’est une vrai affaire, pis qu’une femme c’est beau avec ou sans poils. Je devrai aussi lui dire que les émotions qu’il ressent sont toutes aussi légitimes que celles de sa soeur, qu’il n’est pas obliger d’avoir des gros pectoraux pour être beau, que sa masculinité ne se résume pas à la grosseur de son pénis, et tout le reste.

C’est beaucoup d’affaires toute ça et ce ne sera pas facile, parce que si je suis honnête avec moi-même, il y a de ces idées préconçues qui m’habitent encore et que je devrai déconstruire avant de pouvoir leur transmettre adéquatement ces apprentissages-là. Pis j’y arriverai peut-être pas au complet. Mais je vais faire de mon mieux. Pas juste parce que je veux être une « bonne » mère, mais parce que je veux être une meilleure femme, pour moi. Parce que parfois je me sens épuisée et que j’aurais la possibilité, en changeant mes pensées, que cela soit autrement. Pis j’ai l’impression que ça me ferait du bien. Que ça nous ferait toutes vraiment du bien.

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Page blanche

Par Katrine Delorme

Les pages blanches se sont succédées. Mon refuge n’en était plus un. Mon crayon n’arrivait plus à valser à travers les mots. Rien ne venait, tout se mélangeait sans que je sois capable de mettre mes idées en ordre, d’écrire ce qui me faisait mal dans le ventre. J’ai vécu cette vulnérabilité avec peu de bienveillance envers moi-même, avec beaucoup de culpabilité et de coup de poing au coeur. Accueillir les autres, c’est ma force, c’est facile, c’est de l’amour tout simplement. M’accueillir moi-même alors que j’avais l’impression que personne ne comprenait vraiment ce qui m’habitait, je n’y arrivais pas. Se confier en toute sincérité demande un courage si important que parfois il ne vient pas. Il a peur d’être jugé parce que c’est si facile, lorsqu’on habite à l’extérieur du coeur de l’autre, de naviguer parmi les phrases toutes faites qui sont supposées être apaisantes, mais qui ne le sont pas vraiment dans le fond. Et il arrive qu’il se montre un peu, le courage, qu’il espère être entendu comme il se doit afin de pouvoir repartir et revenir autant qu’il le voudra. Il ne demande qu’à faire confiance, qu’à trouver de l’espoir à travers ce nuage de désespoir qui l’a envahit sans lui demander son avis, sans cogner avant d’entrer.

Je ne sais pas pourquoi je vous parle de ça ce matin. Peut-être que je ne suis pas seule à avoir traverser ces nuages tout en sachant que même dans le ciel ils varient du blanc au gris plus foncé, Tout comme le tonnerre laisse place à la pluie qui, elle, touche le soleil juste parce qu’elle aime les couleur de l’arc-en-ciel.

Je ne sais pas non plus si les pages se feront plus colorées au cours des prochaines semaines, si cela vous intéresse encore, si ma plume aura envie d’en partager encore plus. Mais l’espoir est revenu. C’est déjà ça, non?

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L’instinct maternel…ou pas?

Par Elisabeth Chevrier

C’est quoi l’instinct maternel?

Quand tu tombes enceinte, tout le monde te parle de ça.

On le décrit comme un sentiment fort que l’on éprouve quand on tient notre bébé la première fois dans nos bras. Quelque chose d’inné, qui ne se s’explique pas vraiment.

Certaines mamans vont même dire que ça se développe dès la grossesse. Que déjà, pendant que bébé se développe dans leurs ventres, elles le ressentent.

D’autres témoignent que dans les premières semaines avec bébé, elles ont développé un lien si fort qu’elles ont créé une connexion spéciale comme si elles ne faisaient qu’un avec leur nouveau-né.

Et il y a les autres… celles qui ne ressentent rien. Celles qui pleurent la nuit parce qu’elles pensent qu’elles ne sont pas normales. Ces mamans qui n’en parlent pas. Qui se sentent coupables de ne pas l’avoir en elles…cet instinct maternel dont tout le monde parle. En fait, ces femmes-là, ben elles sont normales. Pas mal plus normales qu’on le pense.

L’instinct maternel n’existe pas vraiment. C’est plutôt un construit de notre société. Les recherches le démontrent, qu’aucune espèce qui soit nait avec une aptitude ou intuition maternel.

Plus on y pense, on rencontre quelqu’un pour la première fois…ça se peut qu’on ne soit pas très à l’aise avec elle…dès le début.
Ça se peut aussi qu’on ne se sente pas trop en confiance…qu’on ne sache pas trop comment l’aborder.

Un bébé c’est une nouvelle personne…quelqu’un qu’on doit apprendre à connaitre. Et ça peut prendre du temps…et probablement pas le même temps que ça l’a pris à ton amie, à ta cousine et même à ta mère… En fait, c’est propre à chaque maman.

Tu n’es pas une meilleure maman parce que tu savais changer une couche dans les premières heures de vie de ton bébé. Tu n’es pas une meilleure maman, non plus, parce que tu pouvais anticipée ses pleurs dans ta chambre d’hôpital.

C’est toutes des choses qui s’apprennent. C’est ce qu’on appelle la maternité. Ce n’est pas quelque chose qui te tombe dessus ou qui est en toi dès la naissance. C’est long, c’est lent et c’est doux.

Alors la prochaine fois que tu entendras quelqu’un te parler de cet instinct maternel qui semble si beau et si naturel, tu essayeras de te rappeler qu’en fait, il n’existe pas, même s’il y en a qui tenteront de te dire le contraire.

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Ma prise de conscience d’après césarienne

Par anonyme

Quand je pensais à mon accouchement pendant ma grossesse, j’étais plutôt optimiste et positive. Je n’avais pas peur de vivre une césarienne si c’était nécessaire, mais je ne pensais pas que j’éprouverais ce sentiment de manque ou de vide après. Quand on pense à une césarienne, on pense tout de suite au physique et à la cicatrice sur le ventre, mais on oublie les cicatrices laissées dans la tête et dans le cœur. Pour ma part, je n’ai pas de problème à accepter la marque sur mon corps, mais plutôt les sentiments qui m’habitent. J’ai l’impression d’avoir vécu une grossesse et d’être devenue maman du jour au lendemain sans être passée par la case accouchement ; je n’ai absolument pas le sentiment d’avoir accouché. Tout le monde me dit que j’ai bel et bien accouché, car mon bébé est là aujourd’hui et j’en suis bien consciente, mais c’est plus que ça. J’ai l’impression de ne pas avoir mérité la naissance de ma fille parce que je n’ai pas travaillé pour la gagner. Bien sûr j’ai vécu les contractions, mais je ne connais pas le sentiment que l’on peut éprouver lorsque le bébé se pointe enfin le bout du nez après tant d’efforts et de souffrance. Ce n’est pas moi qui l’ai fait sortir de mon ventre ; je n’ai même pas poussé une seule fois. Les médecins ont mis ma fille au monde à ma place.

Je ne l’ai pas vu pleurer lorsqu’elle a pris son souffle pour la première fois. Je ne l’ai pas eue sur moi toute nue et pleine de liquide amniotique. La première fois que je l’ai vu, elle était dans les bras de son père, toute propre et emmitouflée avec le petit bonnet sur la tête. Je n’étais pas devant ses yeux la première fois qu’elle les a ouverts. Je n’ai pas été la première personne à la toucher après le médecin. Elle a été manipulée par je ne sais combien de personnes avant même que je puisse poser mon regard sur elle pour la première fois. Je n’ai pas vu son père couper son cordon. Je ne sais même pas à quoi ressemble vraiment un cordon ombilical.

Ne pas avoir vécu ces petits moments a probablement fait en sorte que, les premiers jours, j’ai eu de la difficulté avec le lien qui nous unissait toutes les deux. Je n’avais pas le sentiment que c’était MON bébé, mais plutôt UN bébé qu’on m’avait mis dans les bras tout simplement. Probablement que c’est aussi pour cette raison que j’ai eu du mal psychologiquement avec l’allaitement. Je devais nourrir un bébé auquel je n’étais pas encore attachée en plus de vivre toutes les difficultés du début de l’allaitement. Lorsque je pensais à l’accouchement, je prenais pour acquis tous ces petits moments et je dois maintenant en faire mon deuil, du moins pour la naissance de mon premier enfant. Je sais que la césarienne était ce qu’il y avait de mieux pour nous deux. Je suis très reconnaissante que l’opération se soit bien déroulée et que mon bébé que j’aime tant soit en parfaite santé, mais j’éprouve tout de même un petit vide dans mon cœur quand je repense à son arrivée parmi nous. Peut-être, je l’espère, pourrai-je vivre les petits moments qui m’ont manquées lors d’un prochain accouchement, qui sait…?

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Déjà 1 an

Par Elisabeth Chevrier

La semaine passée nous avons fêté le premier anniversaire de mes jumeaux.
La première chose à laquelle j’ai pensé c’est au temps.
Le temps qui avait passé si vite depuis leur arrivée.
On a beau avoir fait plein de choses, j’ai l’impression qu’ils sont là seulement depuis quelques mois.
Je me revois à l’hôpital.
Je sens encore mon cœur qui se débat lorsque j’entends un de mes bébés pleurer la nuit.
Je regarde encore les premières photos que j’ai prises d’eux et je me souviens exactement de ces moments.

Pourtant.
Les nuits où je n’arrivais pas à dormir plus que deux heures en ligne me paraissaient interminables.
Les journées où je revivais la même chose en boucle me semblaient sans fin.
Les fois où j’allaitais un bébé un après l’autre n’en finissaient plus.
Et toutes les fois où je me suis plainte que je n’avais pas le temps de m’occuper de moi. Que tout mon temps je le consacrais à ces deux petits êtres qui venaient d’entrer dans ma vie.

Et aujourd’hui je réalise que j’ai perdu tellement de temps à me concentrer sur ça.
J’ai perdu tellement de temps à porter mon attention sur ce que je n’avais pas plutôt que sur ce que j’avais.
J’avais deux petits humains qui dépendaient de moi.
Qui m’aimaient et qui ne connaissaient que moi.
Qui, depuis qu’ils étaient sortis de mon ventre, tout était une première fois.
Qui me cherchaient la nuit parce qu’ils se croyaient seuls. Parce qu’ils ne comprenaient pas encore que j’étais juste à côté et que j’allais revenir.
Qui essayaient de me parler, mais que ça ne sortait pas vraiment comme ils le voulaient alors ils se fâchaient. Ils travaillaient tellement fort pour me dire qu’ils avaient faim, froid ou simplement qu’ils aimaient ce que je leur chantais.
Ces deux amours qui cherchaient à me faire rire, à m’attendrir, à interagir avec moi.
Qui découvraient mes réactions au courant de la journée en lançant de la nourriture ou en me pinçant la peau du cou.
Qui essayaient de comprendre ce qui allait se passer ensuite…et demain..
Qui avaient aucune idée du déroulement de la journée. Que papa allait peut-être partir comme hier pendant un moment, mais sans savoir où il allait aller.

Parce qu’aujourd’hui j’ai réalisé que ce n’est pas facile d’avoir un an.
Que moi j’en ai trente-trois et que je me plains encore que c’est difficile!

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Amitiés virtuelles

Par Elisabeth Chevrier

Je l’avoue, il y a quelques années, j’étais de ceux qui jugeait les gens qui entretenaient des relations virtuelles. Je me disais que ces relations n’égalaient pas une «vraie» complicité. Que de parler, se confier et échanger des secrets avec une personne derrière un écran, ce n’était pas comparable à une accolade, une main sur une épaule ou a un regard droit dans les yeux. Que ces personnes perdaient leur temps, qu’ils ne vivaient pas dans le «vrai» monde.

Et puis, je me suis mise à déménager…souvent..et de plus en plus loin. Je devais alors utiliser un écran pour rester en contact avec mes amis et ma famille. Je devais partager ma vie avec eux d’une autre manière. Alors, je me suis habitué à ce nouveau mode de relation. À distance. Moins fréquent, mais quand même là. J’ai commencé à rencontrer des personnes sur «les internets». Ces personnes étaient dans ma vie sans jamais vraiment l’être. Mais juste un peu…pas trop. Je ne voulais pas m’investir dans une relation qui n’allait pas menée à des matins autour d’un café et des crêpes chez Ben & Florentines ou d’une coupe de vin dans mon salon.

Et là, la pandémie nous a tous frappés. Nous avons tous été obligés de nous tourner vers nos portables et nos cellulaires pour se consoler de ne plus toucher à personne, de ne plus nous rassembler avec ceux que nous aimons. Des communautés se sont créées, des liens se sont développé tout ça de manière virtuelle. Si on avait de la peine, des questionnements, et même si on avait besoin d’encouragements, on devait se tourner vers ces personnes loin de nous. En cette période où l’on avait le plus besoin de nos proches, on se retrouvait tous seul. Mais pas si seul que ça finalement.

Parce qu’il y avait eux.
Eux qui étaient dans la même situation que nous.
Eux qui étaient là à toute heure de la journée.
Eux qui étaient si nombreux.

Eux. Ceux qui m’ont donné des conseils, m’ont soutenu dans des moments de grandes vulnérabilités. Qui m’ont aussi motivé, encouragé et stimulé à être la meilleure version de moi-même, même entre mes quatre murs. Ce sont ces personnes qui ont fait que je ne me suis pas sentie seule au milieu de l’Europe loin de tout ce que je connaissais dans un climat de peur et d’inconnu. Des relations qui ont pris du temps à se construire, mais qui sont maintenant importantes, auxquelles j’ai laissé de la place dans ma vie. Des liens qui ne s’expliquent pas, mais qui sont là.
Des personnes que je ne verrai probablement jamais, mais qui connaissent des parties de ma vie très intimes que je ne dis même pas à mon chum ou même à ma mère.

Qu’elles soient seulement de passage ou qu’elles restent pour la vie, ces personnes n’ont pas moins de valeur que d’autres. C’est différent, mais c’est beau. Ça peut nous faire grandir, évoluer, changer. Parce que quand je vis quelque chose et que j’ai besoin de soutiens, je peux simplement chercher une communauté sur les réseaux sociaux et je trouve des milliers de personnes qui vivent la même chose que moi. Et ensuite, c’est possible de connecter avec une ou plusieurs personnes de ce groupe. Et là, c’est là que tout se passe. Tu connectes…tu échanges et voilà. Cette personne entre dans ta vie.

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Prise en otage

Par Elisabeth Chevrier

On s’est côtoyé plusieurs années. Je te voyais dans les yeux des autres. J’essayais de les aider à s’aimer même si tu étais là. J’essayais de les guider à apprendre à vivre avec toi même si c’était difficile. Parce que tu arrives à enlever le goût de vivre à certain ou à les faire s’imaginer que les autres veulent qu’ils disparaissent.

Parce qu’à toi seul tu peux changer la vie de quelqu’un et ça presque du jour au lendemain.

Tu te présentes sous différentes formes, mais ça revient toujours au même…tu t’incrustes, tu bousilles tout et tu remets tout en question. Tu t’imposes et tu fais des dégâts un peu partout. Tu prends les décisions et c’est rarement les bonnes. On te cache, on ne parle pas de toi, on fait tout pour éviter le sujet. Alors les personnes que tu envahis finissent par en parler à des gens qu’ils ne connaissent pas… parce que rester seul avec toi, c’est un cauchemar.

Et puis un jour je t’ai aperçu dans mon miroir.

Je ne t’avais pas vu venir.

Moi qui te voyais partout, je n’avais pas senti ta présence.

C’est comme si tu étais apparu par surprise. Mais je sais que tu as de l’expérience, tu as pris ton temps. Tu savais que tu devais être silencieux pour prendre ma tête prisonnière.

J’ai eu peur. J’ai eu peur que tu restes là pour toujours. Que tu t’en prennes à moi jusqu’à ce que je n’en puisse plus. Que tu prennes toute la place comme tu as l’habitude de faire. Je t’ai vu à l’œuvre plus d’une fois. Je sais de quoi tu es capable.

Je t’ai laissé me frôler, tu es parti et ensuite tu es revenu. J’ai tout fait pour te chasser…je t’ai ignoré, je me suis fâchée, j’ai demandé de l’aide sans vraiment le faire… je t’ai confronté, je t’ai enfermé…je me suis épuisée.

Je n’arrivais plus à me voir dans le miroir; je ne voyais que toi.

Tu étais mon reflet, je me suis perdue dans ton ombre.

Tu m’avais prise en otage.

J’ai soudainement réalisé que tu étais partout. Que personne n’était vraiment à l’abri. Que tu pouvais t’en prendre à tout le monde, sans jugement, sans discrimination.

Qu’il fallait désormais que j’apprendre à vivre avec le fait que tu pouvais revenir. Que j’avais plein d’outils pour te chasser, mais que ça allait être le combat d’une vie.

Tu m’as envahi une fois. Tu connais mes faiblesses alors tu sais où frapper.

Mais comme toi j’aime être le boss alors il va falloir trouver une façon de s’entendre. Parce que ma tête m’appartient et je ne te laisserai plus t’emparer d’elle.

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Le «non genré»

Par Elisabeth Chevrier

Le «non genré» c’est la mission de plusieurs nouvelles entreprises en petite enfance et un sujet de plus en plus abordé dans les livres. On nous encourage à désapprendre ce qu’on nous a appris…

On nous inspire à éduquer nos enfants dans un environnement dénudé de préjugés et de stéréotypes.
Parce que tu nais fille ou garçon, mais après ça..il se passe quoi?

Les sociétés se sont créées des barèmes pour définir la normalité. Tu es une fille donc tu aimes cela, tu fais cela et tu es comme ça. Tu es un garçon alors tu agis comme ça et tu n’es surtout pas comme cela. En fait, on décide ce que doivent être nos enfants même avant qu’ils naissent. On choisit déjà pour eux les couleurs qu’ils aimeront, les vêtements qu’ils devront porter et les jouets qu’ils préféreront. On décide ce qu’ils seront…un gars…ou une fille.

Parce que mon garçon doit être fort, aimer les camions et rugir comme un mini lion.
Parce que ma fille doit être belle dans ses collants inconfortables qui vont avec sa robe qui l’empêche de marcher.
Parce que c’est comme ça.
Mais j’ai envie d’autre chose pour eux.
J’ai envie de leur montrer qu’il n’y en a pas de vêtement juste pour les filles. Que tu peux choisir ta couleur préférée ou choisir d’aimer les licornes plus que les dinosaures.
Je veux qu’ils se voient comme des êtres humains.. comme tous les autres êtres humains. Qu’ils aient le choix d’être qui ils veulent.
Que c’est correct si tu aimes la dentelle, tu pourras choisir d’en porter si tu veux.. ou pas.
Que je ne m’attends pas à ce que ma fille soit douce et gentille et que mon garçon soit actif et téméraire.
Je m’attends à ce que tu sois toi. Que tu découvres qui tu es sans que je décide pour toi.
De t’offrir tous les choix qui existent.. fille ou gars.
Je ne te dirais pas que tu es non-binaire, «queer» ou je ne sais pas…je vais juste te dire que tu es un être humain unique qui peut devenir ce qu’il souhaite. Je choisis de te laisser être toi…de te laisser choisir et de t’aimer comme tu es tout simplement en rose ou en bleu.

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